Des Petits Charlots

Des Petits Charlots Cavalier King Charles Spaniel

Cavalier King Charles Spaniel

la génétique des couleurs en CKC

Les cavaliers peuvent être unicolores (= sans blanc), ou particolores (=avec blanc)

Il existe pour chaque variante deux patrons de coloration distincts



Les RUBY, sont de patron « fauve » leur couleur est un roux chaud et brillant, plutôt clair et qui s’éclaircit sur les franges, le blanc n’est pas admis.



Les NOIR ET FEU, « noir marqué de fauve » pour le  patron de coloration, sont noir ébène, avec de larges taches de fauve sur les sourcils, le museau, la poitrine, les pattes, et sous la queue, le blanc n’est pas admis.



Les TRICOLORES « noir marqué de fauve panaché de blanc », sont comme les précédents, mais ils  ont une panachure blanche qui doit correspondre à environ 50 % de la surface du corps, être présente obligatoirement sur la face, mais laisser les yeux et les oreilles dans la couleur, il naît parfois des chiens dont un œil est placé dans le blanc, on appelle cela des pirates, non admis dans le standard de la race.



Les BLENHEIM « blanc/perle marqué de chatain » tiennent ce nom de la duchesse Sarah Churchill, 
qui, attendant des nouvelles de son mari le Duc de Malborough, parti en guerre à Blenheim, en Bavière, le long du Danube caressait sa chienne sur la tête en stressant, quand vint au monde peu de temps après une portée de chiots qui avaient gardé la trace brune du pouce de la duchesse sur la tête. Encore aujourd’hui cette marque distinctive du Blenheim est appréciée et recherchée,  ils sont marron et blanc, et les spécificités de la panachure sont par ailleurs les mêmes que sur le patron précédent.



A noter que le blanc des particolores a tendance à se réduire dans les premiers mois de vie, et que la truffe se colore progressivement pendant ce temps, il arrive toutefois qu’une partie de la truffe ne se colore pas, on parle de « ladre », trop de ladre sort du standard de race.



Traditionnellement, et pour la stabilité génétique du cheptel, on part du principe que la reproduction des chiens se fait entre unicolores, d’une part, et entre particolores, d’autre part, mais  il y a aujourd’hui un nombre conséquent de mariages qui se font en mélange d’unicolores et de particolores, d’une part pour des raisons de santé, car certaines lignées sont plus résistantes que d’autres aux maladies, d’autre part par rapport au standard de race, car on a certains défauts de tête qui ressortent sur les unicolores, et le croisement avec les particolores se fait pour améliorer les chiens, et puis, parfois, il n’y a pas vraiment de raison.



Dans la génétique de coloration, il y a 5 gènes majeurs en jeu dans la race des cavaliers king charles :

Locus A Fauve charbonné :  mutation at/at  «  noir et feu » obligatoire

Le noir et feu (at) est récessif par rapport aux autres couleurs, il doit être porté en double, donc sur les deux chromosomes, et pour ce gène, aucun autre allèle n’est admis dans la race, car oui, les cavaliers ruby, et blenheim sont aussi génétiquement noir et feu, si, si !!



Locus RALY Fauve à manteau. Le non-muté n/n (non porteur) est le plus fréquent, mais la mutation « dut » se trouve sur certains chiens, en hétérozygote, ou en homozygote, elle est récessive.

La mutation du locus RALY  va transformer le « fauve à manteau » en noir et feu, les animaux porteurs de cette mutation sur les 2 chromosomes vont être moins tachés de feu.



Locus E extension : mutation qui va déterminer le rouge

Les cavaliers ruby et blenheim vont être génétiquement e/e : la mutation « e » d’extension de la couleur rouge sur la totalité du patron est récessive, mais comme elle est en double, elle s’exprime.

Les cavaliers noir et feu, et tricolores, vont être soit E/E, non porteurs de rouge, aucun de leurs descendants directs ne pourra être ruby ou blenheim, ou  bien E/e, porteurs de rouge, il pourront avoir des descendants ruby ou blenheim, s’ils sont accouplés à un patron e/e, ou à un autre E/e.



Locus B eumélanine noire ou marron :  mutation B/B obligatoire

Il  n’existe pas de cavaliers « chocolat et feu », (dobermann) la mutation « b » n’existe pas dans la race, ce gène est surveillé.



Locus S  panachure blanche : se superposant aux autres couleurs

Ce gène possède plusieurs allèles : S > s i > s p > s w , qui vont donner plusieurs variantes de quantité de blanc

S « solid color » donc sans blanc  en cavaliers, les unicolores sont génétiquement S/S

(Si : Panachure irlandaise : sur le cou, le museau, le poitrail, les pieds et le bout de la queue. )

De récentes études contreversent la présence de cet allèle…

 Sp : Panachure pie, plus de 50% de blanc si homozygote, moins si hétérozygote avec S ou Si .  Idéalement les cavaliers particolores devraient être Sp/Sp, c’est-à-dire plutôt presque ¾ blancs à la naissance, sachant que le blanc se réduit au fil des premiers mois, ils arrivent à environ 50% de blanc à l’age adulte

 Sw : Panachure blanche très envahissante voire totale.

C’est un gène à dominance incomplète, c'est-à-dire qu’un chien S/sw présentera du blanc en quantité limitée au lieu de ne pas présenter de blanc du tout si le gène avait été à dominance complète. De même, le marquage d’un chien homozygote si /si peut être le même qu’avec un hétérozygote S/sp ou S/sw.

Les chiens avec une panachure blanche importante présentent une augmentation du risque de surdité (uni ou bilatérale), allant de paire avec l’augmentation de la panachure et pouvant atteindre jusqu’à 20% des chiens à forte panachure blanche. C’est pour cela que l’on veille à ne pas garder pour la reproduction les chiens qui auraient les yeux ou les oreilles non colorés.



Ndlr : il me semble très probable qu’il existe aussi un allèle S « epsilon » codant pour une quantité très petite de blanc, et dominant sur S (solid), laissant paraitre une pointe sur le poitrail, l’oreille, un doigt … le blanc se réduisant avec le temps, il ne se voit plus une fois adulte, mais beaucoup de chiots unicolores naissent avec ces minuscules taches, et ce n’est pas spécifique aux cavaliers, j’ai remarqué le même phénomène en beauceron… et en setter  irlandais, pour ne citer qu’eux…

La génétique des couleurs en Cavalier King Charles